Lorsque je parcours les couloirs des aéroports internationaux, j’observe souvent les dynamiques complexes des compagnies aériennes. Aujourd’hui, je vous emmène découvrir un sujet qui fait grand bruit dans l’industrie : la rémunération de Benjamin Smith, PDG d’Air France-KLM, qui a été multipliée par cinq entre 2021 et 2022. Cette augmentation spectaculaire s’explique par le dégel des parts variables suite au remboursement des aides d’État liées à la pandémie de Covid-19. Le dirigeant canadien pourrait percevoir jusqu’à 5 millions d’euros au titre de 2022, contre seulement 900 000 euros l’année précédente.
Une rémunération exceptionnelle liée au dégel des parts variables
La composition détaillée du salaire de Benjamin Smith pour 2022 révèle une structure complexe mais logique. Son salaire fixe demeure inchangé à 900 000 euros depuis 2019, constituant la base stable de sa rémunération. La part variable pour 2022 s’élève à 1,059 million d’euros, calculée selon des critères financiers rigoureux, des objectifs environnementaux ambitieux et des indicateurs de satisfaction client.
Ce montant s’accompagne d’un rattrapage significatif : la part variable de 2021, précédemment gelée par les contraintes européennes, atteint 1,089 million d’euros et sera versée rétroactivement. Les avantages en nature représentent 275 000 euros, incluant notamment une voiture avec chauffeur et une indemnité de logement adaptée à ses responsabilités internationales.
La composante la plus substantielle concerne la rémunération en actions au titre de 2022, évaluée à 2 millions d’euros au cours actuel. Ces actions seront versées en 2025, sous conditions strictes de performance et de présence sur trois ans. Une portion supplémentaire de rémunération long terme au titre de 2020, également gelée, sera distribuée sous forme d’actions valorisées à 736 865 euros.
Le contexte du remboursement des aides d’État européennes
Mes voyages m’ont souvent menée à comprendre les enjeux géopolitiques des transports aériens. Air France-KLM avait frôlé la faillite pendant la pandémie, nécessitant l’intervention salvatrice des États français et néerlandais. La Commission européenne avait imposé des restrictions drastiques, interdisant tout versement de parts variables tant que 75% des aides gouvernementales n’étaient pas remboursées.
Ces contraintes ont récemment disparu grâce au remboursement d’un reliquat de 300 millions d’euros d’obligations perpétuelles et 107 millions d’euros de compensation associée. Cette libération financière permet au groupe de retrouver une gouvernance normale et de récompenser ses dirigeants selon les performances réalisées.
Il faut souligner que Benjamin Smith avait montré l’exemple en renonçant à 25% de son salaire fixe au début de la crise sanitaire. Cette gesture symbolique prouvait sa solidarité avec l’entreprise et ses employés durant cette période critique. Le dirigeant canadien retrouve désormais les conditions de rémunération antérieures, justifiées par le redressement spectaculaire du groupe.
Des résultats financiers qui justifient cette augmentation
Les performances exceptionnelles d’Air France-KLM en 2022 légitiment cette évolution salariale. Le groupe a dégagé un bénéfice net de 728 millions d’euros, effaçant les pertes cumulées catastrophiques de 10,4 milliards d’euros en 2020 et 2021. Ce retournement financier illustre parfaitement l’efficacité du management de Smith.
Le chiffre d’affaires 2022 de 26,4 milliards d’euros se rapproche remarquablement du niveau pré-pandémie de 27,2 milliards en 2019. Cette reconquête commerciale témoigne de la stratégie pertinente mise en œuvre par l’équipe dirigeante. Les critères de performance établis ont été largement dépassés, justifiant pleinement les versements de parts variables.
- Redressement opérationnel : amélioration de la qualité de service et renouvellement de la flotte
- Paix sociale : négociation d’accords salariaux rapides avec les syndicats
- Performance financière : retour à la profitabilité après deux années difficiles
Une rémunération qui reste mesurée face à la concurrence internationale
Dans mes analyses comparatives du secteur aérien mondial, je constate que le salaire de Ben Smith reste relatif. Sa rémunération actuelle dépasse certes trois fois celle de son prédécesseur Jean-Marc Janaillac, qui percevait 1,122 million d’euros en 2017. Par contre, cette progression s’explique par l’ampleur des défis surmontés et les résultats obtenus.
La comparaison avec les concurrents internationaux relativise cette augmentation. Le PDG d’Air Canada perçoit 8,26 millions d’euros, celui de Delta Airlines dépasse 12,71 millions d’euros, tandis que le dirigeant de Lufthansa reçoit un montant équivalent à Smith. Cette perspective internationale atteste la modération relative de la rémunération française.
- Investissement personnel : Smith avait investi 450 000 euros de son salaire fixe dans l’entreprise en 2018
- Sacrifice financier : il avait renoncé à 5,3 millions d’euros de primes chez Air Canada pour rejoindre le groupe français
- Reconduction : son mandat a été prolongé jusqu’en 2027, témoignant de la confiance accordée
Cette augmentation demeure « ponctuelle et exceptionnelle » selon les porte-paroles du groupe, soulignant que les conditions de rémunération restent inchangées depuis l’arrivée du dirigeant canadien en 2018.
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