Quand on évoque l’Islande, les images qui surgissent sont souvent les mêmes, puissantes et familières : le Blue Lagoon fumant sous un ciel crépusculaire, les geysers qui jaillissent dans un fracas de vapeur, les aurores boréales qui dansent comme des esprits verts au-dessus de Reykjavik. Ces merveilles, bien que sublimes, ne sont que la préface d’un livre bien plus vaste et sauvage. Car il existe une autre Islande, une terre de silence et de solitude, où la nature règne sans partage et où chaque virage de la route révèle un secret que seuls les voyageurs audacieux peuvent contempler. Et si la véritable magie de l’Islande se trouvait là où les bus de touristes ne vont pas ?

Cette Islande-là, l’Islande confidentielle, ne se livre pas facilement. Elle se mérite. Elle demande de laisser derrière soi la route circulaire, cette artère vitale mais prévisible, pour s’aventurer sur des pistes de gravier qui semblent mener au bout du monde. Elle invite à un voyage différent, un road trip où la destination importe moins que le chemin parcouru, où chaque arrêt est une découverte, chaque rencontre un privilège. C’est un voyage qui se fait en voiture, non par simple commodité, mais par nécessité. Car ici, la voiture est plus qu’un moyen de transport ; elle est la clé qui ouvre les portes d’un royaume caché. Cet article vous guidera à travers trois de ses régions les plus secrètes, trois chapitres d’un conte épique qui rivalisent en beauté avec les lieux les plus célèbres du monde.

Chapitre 1: Les Hautes Terres – Le cœur battant et interdit
Au centre de l’Islande sommeille un désert arctique, un sanctuaire minéral d’une beauté presque extraterrestre : les Hautes Terres. Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur les paysages. Ici, les montagnes ne sont pas grises, mais peintes de couleurs irréelles. À Landmannalaugar, des collines de rhyolite ondulent en vagues de jaune, d’orange, de rouge et de vert, comme si un peintre géant y avait renversé sa palette. Le sol fume, des fumerolles s’échappent de la terre, rappelant que sous cette beauté fragile, le cœur volcanique de l’île bat avec une puissance formidable.
Le silence y est absolu, seulement troublé par le sifflement du vent et le murmure des sources chaudes où l’on peut se baigner, seul au milieu de nulle part. C’est un lieu qui inspire l’humilité, qui nous rappelle notre place infime face à l’immensité de la nature. On y marche pendant des heures sans croiser âme qui vive, sur des sentiers qui serpentent à travers des champs de lave noire obsidienne et des vallées verdoyantes.
Le célèbre trek du Laugavegur, qui relie Landmannalaugar à la vallée de Þórsmörk, est une immersion de plusieurs jours dans cette nature brute, une expérience qui marque une vie.
Mais pénétrer ce royaume interdit n’est pas donné à tous. Les pistes F, ces routes de montagne non goudronnées, sont gardées par des rivières glaciaires qu’il faut franchir à gué. Le choix de son véhicule devient alors un rituel essentiel, presque sacré. S’offrir les services d’une location de 4×4 fiable en Islande n’est pas un simple détail logistique, c’est le sésame qui ouvre les portes de paysages que la plupart des voyageurs ne contempleront qu’en photo. Un Dacia Duster ou un Land Cruiser ne sont pas de simples voitures ici, ce sont des compagnons d’aventure, des alliés face à l’immensité.

Ces pistes ne sont ouvertes que quelques semaines par an, en plein été, faisant de chaque expédition dans les Hautes Terres un privilège rare et précieux, une fenêtre éphémère sur le cœur sauvage de la planète.
Les Fjords de l’Ouest – Là où la route épouse le silence
Si les Hautes Terres sont le cœur de l’Islande, les Fjords de l’Ouest en sont l’âme. Cette péninsule, un doigt de terre déchiqueté pointé vers le Groenland, est une région oubliée par le temps et par les foules. Y arriver est déjà une aventure. La route principale s’efface pour laisser place à une route côtière qui serpente, plonge et remonte au gré des fjords, chacun plus spectaculaire que le précédent. Ici, la route n’est pas un moyen, elle est l’expérience.

Chaque virage révèle un nouveau panorama : une falaise vertigineuse qui plonge dans l’océan, une plage de sable doré isolée, une cascade qui semble tomber directement du ciel. Les villages, comme Ísafjörður, la capitale non officielle de la région, ou le minuscule Flateyri, sont des grappes de maisons colorées blotties au fond des fjords, des havres de paix où le temps semble s’être arrêté. On y trouve une authenticité rare, une Islande maritime et résiliente, loin de l’agitation touristique du sud.
Le point culminant de cette région est sans doute Látrabjarg, les falaises les plus à l’ouest de l’Europe. Sur des kilomètres, une muraille de roche de plus de 400 mètres de haut abrite des millions d’oiseaux marins, dont les adorables macareux moines. De mai à début août, on peut s’allonger au bord de la falaise et les observer à quelques mètres, dans leur habitat naturel, un spectacle d’une intimité poignante.

Non loin de là, la plage de Rauðasandur déploie son sable aux teintes rouges et dorées, un paysage presque irréel. Et pour se remettre de ses émotions, quoi de mieux qu’un bain dans l’une des nombreuses sources chaudes naturelles qui bordent la côte, offrant une vue imprenable sur l’océan Arctique ?
Conduire dans les Fjords de l’Ouest, c’est accepter de ralentir, de se laisser guider par la beauté brute du paysage, et de découvrir que le plus grand luxe est parfois simplement le silence et l’espace.
La Péninsule de Tröllaskagi – Le secret le mieux gardé du Nord
Moins isolée que les Fjords de l’Ouest mais tout aussi spectaculaire, la péninsule de Tröllaskagi, la « péninsule des Trolls », est le secret le mieux gardé du nord de l’Islande. Coincée entre les villes d’Akureyri et de Sauðárkrókur, cette langue de terre montagneuse est une alternative plus authentique et plus intime à la très fréquentée côte sud. Ici, les montagnes alpines, aux sommets acérés, plongent directement dans les eaux sombres de l’océan Arctique, créant des paysages d’une dramaturgie saisissante.

Les routes qui la parcourent sont des œuvres d’art en soi. Elles traversent des tunnels à une seule voie, longent des falaises vertigineuses et offrent des points de vue à couper le souffle. Le voyage devient une succession de moments suspendus, où l’on s’arrête pour contempler un troupeau de chevaux islandais dans une vallée verdoyante ou le ballet des baleines au large.
Le joyau de Tröllaskagi est sans conteste Siglufjörður. Autrefois capitale mondiale de la pêche au hareng, ce village coloré, niché au fond d’un fjord étroit, a su se réinventer pour devenir un centre culturel et artistique vibrant. Ses musées primés racontent l’épopée du hareng, tandis que ses cafés et galeries d’art témoignent de sa nouvelle vitalité. Un peu plus loin, le village de Hofsós abrite l’une des plus belles piscines du monde : un bassin à débordement chauffé par la géothermie, qui semble se fondre dans l’horizon marin. S’y baigner en regardant le soleil de minuit caresser l’océan est une expérience mystique.
Tröllaskagi, c’est l’Islande des Islandais, une région où l’on vient chercher non pas l’aventure extrême, mais une connexion profonde avec la culture et la beauté sereine du Nord.
L’Islande, une invitation à se perdre pour mieux se trouver
L’Islande confidentielle ne se trouve pas sur les cartes touristiques. Elle ne se révèle pas dans les brochures glacées. Elle se vit. Elle se découvre à ceux qui osent quitter la route principale, à ceux qui acceptent de se perdre pour mieux se trouver. Chaque virage de ces routes oubliées est une promesse, chaque paysage une révélation. Que ce soit dans le désert coloré des Hautes Terres, au bord d’un fjord silencieux de l’Ouest ou sur une route de montagne du Nord, on comprend que le voyage est plus qu’une simple accumulation de lieux.
Ici, au bout du monde, entre feu et glace, on ne voyage pas pour cocher des cases sur une liste, mais pour toucher du doigt l’essence même de la nature sauvage. C’est une invitation à l’introspection, à la contemplation. Et peut-être, au détour d’un chemin de lave ou face à l’immensité de l’océan, à se redécouvrir soi-même, plus petit face à la grandeur du monde, mais infiniment plus vivant.
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Photos à but illustratif et non représentatives

